Je m’étends dans l’herbe au bord du lac Ramsey. Les feuilles d’automne virevoltent dans le ciel en un synchronisme irrégulier mais irréprochable, et bondissent ensemble une dernière fois vers le haut, avant d’atterrir sur le sol, presque trop froid.
Je m’endormirais ici si les chosesàfaire m’impressionnaient moins. Je suis presque rendue au point de m’en foutre de toutes ces chosesàfaire, mais pas encore, et peut-être jamais. J’aime bien laver la vaisselle, l’essuyer, la ranger, un comptoir propre et vide.
Cette dame assise à côté de moi dans l’autobus Sudbury-Toronto ce weekend, a presque ruiné mon voyage bourgeois. Elle n’a pas arrêté de me parler une petite seconde pendant toutes les cinq heures de route, même si je tenais mon livre dans mes mains de façon à ce qu’aucune des centaines de perdrix pactées sur l’autobus en ce long weekend de l’action de grâce ne doute de ce que je désirais pratiquer comme passe-temps pendant le trajet.
Lorsque j’ai finalement eu assez de courage pour dire à la madame d’arrêter de me parler dans la plus belle des traditions passives-agressives (j’ai sorti mon ipod de mon sac et me suis fourrée les écouteurs bien creux dans les oreilles pendant qu’elle était aux toilettes), elle s’est mise à faire une série d’appels sur son cellulaire en s’assurant que sa voix résonne dans tout l’autobus, parce qu’elle a TELLEMENT d’amis dans son portable et se trouve TELLEMENT intéressante.
Les joggeurs sur le bord du lac Ramsey font craquer les feuilles d’automne au passage, pour garder la forme. Je devrais rentrer avec eux, faire de la musique avec mes espadrilles, oxygéner mon corps en décomposition. Il commence à faire sombre.
mercredi 15 octobre 2008
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