Il y a le soleil derrière le nuage et un œuf dans mon assiette.
Il y a l’idée de sortir qui me déplaît, la tanière me tire vers sa paresse.
Je cherche les nouvelles dans le gros rouleau de la Vie de nord. Je ne trouve pas.
Je découpe toutes les images pour voir si le texte seul pourrait m’informer, si les mots sans photos ont encore de l’avenir. Il n’y a que des chiffres dans les restes.
Je me fais une robe dans les retailles. Les uns sur les uns, les deux pliés sur les trois. Les $ en ceinture.
Le numérique ne me fait pas. Je suis blême comme un drap.
Je pique les produits avec mes aiguilles à tête ronde, les tourne en guirlandes, et les accroche dans le sapin. J’ai leur code sur le corps et leur couleur dans la tête.
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dimanche 13 décembre 2009
mercredi 2 décembre 2009
Le ciel en feu
Toute cette fatigue de fin de journée, fatigue de soleil d’hiver qui se couche trop tôt, toute cette pesanteur éteinte par ce ciel en feu, rouge vif sur neige blanche.
Un feu dans le ciel après l’école, un feu de langue sur le poteau, un feu d’mitaines trempées aux os, un feu d’enfance sur la neige blanche, le ciel en feu dans tous mes membres, le feu dans le coeur pour tout ce qui reste.
Un feu dans le ciel après l’école, un feu de langue sur le poteau, un feu d’mitaines trempées aux os, un feu d’enfance sur la neige blanche, le ciel en feu dans tous mes membres, le feu dans le coeur pour tout ce qui reste.
lundi 23 novembre 2009
Politiquer en milieu minoritaire
Faire de la politique en milieu minoritaire est un devoir, rarement un choix.
J’envie ceux qui le font par obligation, qui le font bien, malgré leur envie d’écrire, et leurs envies de plein d’autres choses.
J’envie ceux qui le font sans commettre l’acte du faux, parce qu’ils croient en l’art et la laideur tellement laide qu’elle devient belle.
J’envie ceux qui se jettent dans ce monde compromettant sans se compromettre, qui inspirent sans aspirer, idéalisent sans mesurer, régionalisent au lieu d’imiter.
J’envie ceux qui le font pour les autres, surtout, et l’avenir, parce qu'ils refusent la facilité, l'habitude qu'on a d'abandonner nos rêves pour le confort.
J’envie ceux qui le font par obligation, qui le font bien, malgré leur envie d’écrire, et leurs envies de plein d’autres choses.
J’envie ceux qui le font sans commettre l’acte du faux, parce qu’ils croient en l’art et la laideur tellement laide qu’elle devient belle.
J’envie ceux qui se jettent dans ce monde compromettant sans se compromettre, qui inspirent sans aspirer, idéalisent sans mesurer, régionalisent au lieu d’imiter.
J’envie ceux qui le font pour les autres, surtout, et l’avenir, parce qu'ils refusent la facilité, l'habitude qu'on a d'abandonner nos rêves pour le confort.
mardi 17 novembre 2009
Petits pas vers l'ailleurs, le chez soi
Il y a le soleil qui tombe et les mouettes qui pleurent sur le lac. Elles se rassemblent en troupeau vers 17 h à quelques mètres du rivage de la plage principale. Elles tourbillonnent en bourrasque au-dessus de l’eau, se prennent pour de la neige qui s’en vient, s’installent sur le lac pour manger, se reposer.
Il y a l’air à la brunante qui fait du bien, l’herbe croustillante de l’automne, les hommes de construction qui labourent l'asphalte sous la lumière des phares et lampadaires. Des escaliers et des pigeons.
Il y a les questions, la réflexion, la décision qui prend du temps, l’hésitation omniprésente, tourmente.
Il y a le retour vers un ailleurs réconfortant, le véritable chez soi, qui ne compte pas beaucoup là-bas, où les stratégies se lavent de tout régionalisme par peur de perdre une quelque qualité mesurable.
Il y a le je-m'en-fiche, mais j'y pense. Ça me fait perdre à tout coup.
Il y a l’air à la brunante qui fait du bien, l’herbe croustillante de l’automne, les hommes de construction qui labourent l'asphalte sous la lumière des phares et lampadaires. Des escaliers et des pigeons.
Il y a les questions, la réflexion, la décision qui prend du temps, l’hésitation omniprésente, tourmente.
Il y a le retour vers un ailleurs réconfortant, le véritable chez soi, qui ne compte pas beaucoup là-bas, où les stratégies se lavent de tout régionalisme par peur de perdre une quelque qualité mesurable.
Il y a le je-m'en-fiche, mais j'y pense. Ça me fait perdre à tout coup.
mercredi 11 novembre 2009
Le boeuf en papier mâché et la parade du Père Noel
Il était une fois un bœuf en papier mâché qui rêvait depuis sa tendre enfance de participer dans un défilé du Père Noel. En poursuite de son rêve, il avait parcouru toutes les villes du Canada, de Saint-Jean, à l’extrême est, à Vancouver, à l’ouest extrême, pour trouver un chef de défilé du Père Noel qui lui dirait : « oui, tu peux l'être dans not’ parade, mon beau boeuf »!
Mais jamais, non jamais!, ne lui avait-on répondu oui! à ce pauvre bovin.
«T'es faite en papier mâché, tabarouette. Tu vas fondres sous not' belle neige!»
Tout débobiné, après des décennies de refus, de faillite et de perte de confiance en soi, le boeuf s'en alla se réfugier au milieu, à Sudbury, pour se cacher. Là, au moins, il pourrait brouter du vide pour bien remplir son gros coeur, vide, lui aussi.
Mais un bon jour, en trottant tristement sur la Elgin, après avoir consommé une bière, ou deux, ou trois, le boeuf rencontra une gang d'artistes qui, eux aussi, avaient connu une soirée bien arrosée.
« Aye! Que cé qu'tu fais icitte toé mon gros boeuf ?»
« Bah... Rien...»
« Ben, si tu fais rien, tu pourrais te joindre à nous pour la parade du Père Noel. On n'a pas de chariot! Un boeuf, ça va faire l'affaire!»
« Mais, je vais fondre sous vot' belle neige? Chu faite en papier mâché.»
« Pas grave, on peut te r'coller après, nous autres. On est bon là dedans!»
Après tant d'années de voyageage, de peine et de chagrin et de misère d'adulte, le petit coeur d'enfant du boeuf en papier mâché se rallumait. Il allait enfin vivre son plus grand rêve dans le défilé du Père Noel de Sudbury.
Pour accompagner le boeuf dans sa plus grande aventure à vie, cliquez ici.
Mais jamais, non jamais!, ne lui avait-on répondu oui! à ce pauvre bovin.
«T'es faite en papier mâché, tabarouette. Tu vas fondres sous not' belle neige!»
Tout débobiné, après des décennies de refus, de faillite et de perte de confiance en soi, le boeuf s'en alla se réfugier au milieu, à Sudbury, pour se cacher. Là, au moins, il pourrait brouter du vide pour bien remplir son gros coeur, vide, lui aussi.
Mais un bon jour, en trottant tristement sur la Elgin, après avoir consommé une bière, ou deux, ou trois, le boeuf rencontra une gang d'artistes qui, eux aussi, avaient connu une soirée bien arrosée.
« Aye! Que cé qu'tu fais icitte toé mon gros boeuf ?»
« Bah... Rien...»
« Ben, si tu fais rien, tu pourrais te joindre à nous pour la parade du Père Noel. On n'a pas de chariot! Un boeuf, ça va faire l'affaire!»
« Mais, je vais fondre sous vot' belle neige? Chu faite en papier mâché.»
« Pas grave, on peut te r'coller après, nous autres. On est bon là dedans!»
Après tant d'années de voyageage, de peine et de chagrin et de misère d'adulte, le petit coeur d'enfant du boeuf en papier mâché se rallumait. Il allait enfin vivre son plus grand rêve dans le défilé du Père Noel de Sudbury.
Pour accompagner le boeuf dans sa plus grande aventure à vie, cliquez ici.
mardi 10 novembre 2009
Trop de bouette sur le béton
On se laisse inspirer par qui, par quoi, quand, comment ? On s’inspire de qui, de quoi, et quand, pourquoi ? Comment on chasse le vide ? Comble l’absence ? Remplit le trou ? Écrit autre chose que de l’air ?
Y a trop de vert sur la roche. Trop de bouette sur le béton. Ça empêche les frissons de voyager jusqu’à mon corps. Ça bloque mon cœur. Ça remplit ma tête de gouttelettes tellement minuscules qu’elles s’évaporent avant même d’exister, faute de substance ou de folie.
Y a trop de vert sur la roche. Trop de bouette sur le béton. Ça empêche les frissons de voyager jusqu’à mon corps. Ça bloque mon cœur. Ça remplit ma tête de gouttelettes tellement minuscules qu’elles s’évaporent avant même d’exister, faute de substance ou de folie.
mercredi 28 octobre 2009
Un peu de soleil pour sécher un souvenir humide
Le matin brumeux s’est décomposé dans ma tête. Il y a maintenant un peu de soleil qui sèche l’humidité du souvenir. J’ai l’impression aujourd’hui de trouver un peu de pureté sur la ligne entre le rêve et la réalité, un peu d’espoir entre l’erreur et les terres oubliés. Je n’ai plus le goût d’utiliser des moyens pour en arriver à une fin. Je moyenne pour moyenner. C'est bien assez.
lundi 26 octobre 2009
678 jours de pluie
Je l’aime ma ville, même lorsqu’il pleut dessus 678 jours par année.
J’aime marcher dans Sudbury sous un parapluie, ne pas tout à fait voir devant, fixer le sol, pas les gens.
Je l’aime ma ville parce qu’elle est triste souvent. J’ai le goût de la prendre dans mes bras, la réconforter, lui dire que ce n’est pas vrai qu’elle vaut moins qu’une autre, lui faire croire que le ciel existe.
Je l’aime ma ville même si elle ne se lève qu’à la défense de ses routes, jamais de ses idées, même si elle refuse de voir l’avenir, juste aujourd’hui.
Je l’aime ma ville, parce qu’elle ne se croit pas faite pour durer.
J’aime marcher dans Sudbury sous un parapluie, ne pas tout à fait voir devant, fixer le sol, pas les gens.
Je l’aime ma ville parce qu’elle est triste souvent. J’ai le goût de la prendre dans mes bras, la réconforter, lui dire que ce n’est pas vrai qu’elle vaut moins qu’une autre, lui faire croire que le ciel existe.
Je l’aime ma ville même si elle ne se lève qu’à la défense de ses routes, jamais de ses idées, même si elle refuse de voir l’avenir, juste aujourd’hui.
Je l’aime ma ville, parce qu’elle ne se croit pas faite pour durer.
samedi 24 octobre 2009
Un champignon dans l'arbre
mercredi 21 octobre 2009
Crache! Crache! ton soufre
Il exhibe le faux et ses jeux en toute franchise et sans remords, comme la cheminée crache son soufre sur les autres pour son propre bien. J’aimerais déplorer mais je suis bouche bée.
vendredi 9 octobre 2009
Duel des super poètes dans le Sudbury Glam-Tunnel
Du cutting-edge performance à la sudburoise.
Visionnez les poètes en vidéo sur le site de la Galerie du Nouvel-Ontario.
Visionnez les poètes en vidéo sur le site de la Galerie du Nouvel-Ontario.
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dimanche 4 octobre 2009
Gibelotte du dimanche pour récupérer
C’est en écrivaillant que l’on se cherche, que l’on espère mal imiter les autres, pour s’écarter consciemment d’un soi omniprésent, péteux et pédant. Je ne savais même pas que l’on construisait un deuxième beau Walmart à Sudbury. Je l’ai vu en sortant du SilverCity où je suis aller voir Capitalism : a Love Story. On remercie toujours les partenaires avant un show, mais les partenaires ne vont jamais voir les spectacles. Pensez-vous que je devrais ramasser mes tomates ou les laisser rougir encore un peu?
dimanche 20 septembre 2009
Écriture-combat
Écrire est l’unique révolution à laquelle elle accepte de participer, avec laquelle elle combat intérieurement l’ordre étouffant de cette fade et folle société. Elle mord dans de la réglisse noire, et hurle discrètement pendant que le train crisse sur la Elgin, pendant que la prostituée écrit avec ses pieds nerveux des mots indéchiffrables sur le trottoir. Le dimanche, elle révolutionne toute la journée.
mercredi 16 septembre 2009
Du presqu'orange dans le presque grand ciel bleu
Les tomates sont presqu'orange dans mon jardin couvert de brume... comme le soleil levant de Sudbury dans le presque grand ciel bleu. L'odeur de l'air ce matin me dit qu'il ne faudrait rien faire aujourd'hui, juste rester en place, regarder l'orange venir, devenir de plus en plus brillant, presque rouge, et croquer dans le fruit, à 20 h. Mais, mais, mais... un trottoir, un autobus, un édifice... m'attend. Oh, well.
dimanche 13 septembre 2009
Silly sans souci Sudbury
Est-il possible d'être à la fois sérieux et humain? Sudbury, sans son ridicule, se ferait tuer, et sa citoyenne, toute sérieuse et triste, s'envolerait en poussière. Elle aime mieux couper l'herbe en chantant comme le train que songer aux moyens de maximiser demain.
dimanche 30 août 2009
Sudbury sur une balançoire
Il y a des villes qui aspirent à l'imitation, à être comme l'autre dont tout le monde parle. Il y en a d'autres qui se créent, par acte contestataire. La mienne se balance entre les deux, chaussant maladroitement ce qu'elle pique au voisin, étreinant fièrement ce qu'elle invente. Son incertitude est charmante.
dimanche 23 août 2009
Parcelle d'humanité
J’ai carrément dit à un indien hier soir qui m’accostait au centre-ville de Sudbury que je n’avais pas d’argent à lui donner, alors qu’il ne m’avait même pas encore posé la question. Je charriais mes sacs d’épicerie qui pesaient deux tonnes au bout de mes bras, et un sac à dos attaché à la taille qui en contenait autant, sinon plus. Je m’empressais à rentrer pour me reposer, retourner à ma petite vie tranquille à l’écart des défis du monde, puis fermer les yeux pour ne penser qu’à ça, les insurmontables inégalités, étendue dans un lit confortable, sur un matelas neuf, même pas le goût de me saouler, parce qu’il y a des choses à faire demain, le lavage, la vaisselle, le ménage, la poésie, le rattrapage dans un travail que je déteste, l’émission qui m’accroche à cette boîte dans le salon. Non, je n’ai rien à donner, même pas une petite parcelle d’humanité.
vendredi 21 août 2009
Feux de circulation
J’ai vu l’étrange et redoutable humanité en action ce matin, au coin John et Paris, en attendant l’autobus. Les automobilistes freinent au feu rouge, repartent au feu vert, ralentissent et accélèrent selon la circulation. Ils regardent la gauche avant de faire une droite, et la droite avant de faire leur gauche.
Il n’y a rien de plus troublant que d’observer la discipline dans un décor tout-à-fait ordinaire, banal. On saisit alors toute la force qui réside dans le pouvoir, et son possesseur, lui, peut tout aussi bien imposer un feu de plus qu’une taxe, une vision ou une guerre.
Il n’y a rien de plus troublant que d’observer la discipline dans un décor tout-à-fait ordinaire, banal. On saisit alors toute la force qui réside dans le pouvoir, et son possesseur, lui, peut tout aussi bien imposer un feu de plus qu’une taxe, une vision ou une guerre.
vendredi 14 août 2009
vendredi 7 août 2009
Petites vagues de lac à eau douce
Ma tête, mon cœur respirent sans s’étouffer. Je prends la ruelle à l’aube, regarde l’arc-en-ciel disparaître.
Mes yeux brûlent.
On se fiche de mes incohérences, ici, sans leur laisser tout-à-fait leur paix. Les jugements trottent autour. Je leur souhaite le bonjour par peur d’avoir l’air impoli. Je suis village plus que je ne voudrais l’être, et pas assez ville pour faire semblant d’aimer le vin cher.
Tant que l’alcool soûle.
J’erre en sauvage soumise sans m’étouffer, sans sauter, sans extrémités.
Mes yeux brûlent.
On se fiche de mes incohérences, ici, sans leur laisser tout-à-fait leur paix. Les jugements trottent autour. Je leur souhaite le bonjour par peur d’avoir l’air impoli. Je suis village plus que je ne voudrais l’être, et pas assez ville pour faire semblant d’aimer le vin cher.
Tant que l’alcool soûle.
J’erre en sauvage soumise sans m’étouffer, sans sauter, sans extrémités.
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