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lundi 12 octobre 2009

Manifeste pour l'abolition de nous

Parce qu’il y a tant de choses à comprendre que nous ne comprenons pas, et tant de mots pour nous les expliquer que nous n’entendons pas, et tant de réelles simplicités qui nous échappent,

parce que notre curiosité est étouffée chaque fois que nous pénétrons dans ce lieu, et parce qu’on nous crève les yeux avec des balles d’air chaque fois que nous osons poser des questions, que nous laissons passer pour du rien l’extra, super, multicolore,

parce qu’il y a trop de béton froid à payer, et pas assez d’humains lumineux pour le réchauffer,

et parce que nous n’avons pas la force de nous résister, de résister à notre propre rigidité,

pour sauver notre fragilité,

il est de notre devoir d’adhérer à notre abolition,

de ne pas recommencer,
pour sauver l’opération.

dimanche 23 août 2009

Parcelle d'humanité

J’ai carrément dit à un indien hier soir qui m’accostait au centre-ville de Sudbury que je n’avais pas d’argent à lui donner, alors qu’il ne m’avait même pas encore posé la question. Je charriais mes sacs d’épicerie qui pesaient deux tonnes au bout de mes bras, et un sac à dos attaché à la taille qui en contenait autant, sinon plus. Je m’empressais à rentrer pour me reposer, retourner à ma petite vie tranquille à l’écart des défis du monde, puis fermer les yeux pour ne penser qu’à ça, les insurmontables inégalités, étendue dans un lit confortable, sur un matelas neuf, même pas le goût de me saouler, parce qu’il y a des choses à faire demain, le lavage, la vaisselle, le ménage, la poésie, le rattrapage dans un travail que je déteste, l’émission qui m’accroche à cette boîte dans le salon. Non, je n’ai rien à donner, même pas une petite parcelle d’humanité.

dimanche 1 février 2009

Se faire soigner à Sudbury

Il n'existe qu'une raison pour voyager à Sudbury lorsqu'on vient du corridor de la 11: se faire soigner. Depuis un an, je n'accueille chez-moi que des gens de passage à l'hôpital. Ce n'est pas déprimant. J'ose même croire que c'est réconfortant.

Lorsque la vieillesse et la maladie font voir qu'ils travaillent dans des corps qu'on aime, on aime davantage l'être comme la vie. On profite de ce qui reste parce que c'est tout, finalement. C'est bête, mais c'est comme ça.