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mercredi 2 décembre 2009

Le ciel en feu

Toute cette fatigue de fin de journée, fatigue de soleil d’hiver qui se couche trop tôt, toute cette pesanteur éteinte par ce ciel en feu, rouge vif sur neige blanche.

Un feu dans le ciel après l’école, un feu de langue sur le poteau, un feu d’mitaines trempées aux os, un feu d’enfance sur la neige blanche, le ciel en feu dans tous mes membres, le feu dans le coeur pour tout ce qui reste.

mardi 17 novembre 2009

Petits pas vers l'ailleurs, le chez soi

Il y a le soleil qui tombe et les mouettes qui pleurent sur le lac. Elles se rassemblent en troupeau vers 17 h à quelques mètres du rivage de la plage principale. Elles tourbillonnent en bourrasque au-dessus de l’eau, se prennent pour de la neige qui s’en vient, s’installent sur le lac pour manger, se reposer.

Il y a l’air à la brunante qui fait du bien, l’herbe croustillante de l’automne, les hommes de construction qui labourent l'asphalte sous la lumière des phares et lampadaires. Des escaliers et des pigeons.

Il y a les questions, la réflexion, la décision qui prend du temps, l’hésitation omniprésente, tourmente.

Il y a le retour vers un ailleurs réconfortant, le véritable chez soi, qui ne compte pas beaucoup là-bas, où les stratégies se lavent de tout régionalisme par peur de perdre une quelque qualité mesurable.

Il y a le je-m'en-fiche, mais j'y pense. Ça me fait perdre à tout coup.

mardi 10 novembre 2009

Trop de bouette sur le béton

On se laisse inspirer par qui, par quoi, quand, comment ? On s’inspire de qui, de quoi, et quand, pourquoi ? Comment on chasse le vide ? Comble l’absence ? Remplit le trou ? Écrit autre chose que de l’air ?

Y a trop de vert sur la roche. Trop de bouette sur le béton. Ça empêche les frissons de voyager jusqu’à mon corps. Ça bloque mon cœur. Ça remplit ma tête de gouttelettes tellement minuscules qu’elles s’évaporent avant même d’exister, faute de substance ou de folie.

dimanche 20 septembre 2009

Écriture-combat

Écrire est l’unique révolution à laquelle elle accepte de participer, avec laquelle elle combat intérieurement l’ordre étouffant de cette fade et folle société. Elle mord dans de la réglisse noire, et hurle discrètement pendant que le train crisse sur la Elgin, pendant que la prostituée écrit avec ses pieds nerveux des mots indéchiffrables sur le trottoir. Le dimanche, elle révolutionne toute la journée.

mardi 26 mai 2009

Un père, son garçon et le poisson

Un petit garçon pêchait avec son père sur le quai du lac Ramsey, près de Science Nord, hier soir. Au moment où j’y passais, il sortait un poisson de l’eau, peut-être son premier à vie, de la joie dans le cri, un grand sourire sur le visage, et plein de lumière dans les yeux. Le père était aussi fou et fier que son garçon, et aussi agité que le poisson qui pendait-gigotait au bout de la ligne. Souvenir d’enfance en déroulement devant mes yeux.

les goélands et les enfants sont
à la pêche ça rit et ça crie sous
le grand ciel bleu par ici


Robert Dickson

dimanche 12 avril 2009

Du vide, pour rêver et angoisser

Le centre-ville est fantôme en ce dimanche de Pâques. J’ai encore de la difficulté à choisir entre mon amour du lieu vide et mon désir de voir du monde l’habiter. Un lieu sans humains réconforte mon âme sauvage-solitude, nourrit ma curiosité face à la finitude.

Un lieu rempli de fourmis travailleuses, dynamiques et axées sur le but, aurait une espérance de vie plus élevée, comme un centre d’achat en banlieue, par exemple, ou une grande surface sur le bord de la route, à l’entrée d’une ville...

... Mais les foules m’exaspèrent, et les centres d’achat qu’elles appuient bêtement ne meurent pas.

Les hommes ne durent pas, ne dureront jamais, mais ils choisissent les choses et les lieux qu’ils veulent voir durer, pour la postérité.

Le reste, devient du vide, pour rêver et angoisser.

vendredi 3 avril 2009

Procès verbal: vendredi, pluie, Sudbury

1. Les gouttes et le toit font de la musique.
2. Les marches en pierre de ma demeure sont en décomposition.
3. Les cheveux des gens qui frisent sont encore plus frisés.
4. Les nids de poule, remplis d’eau, sont des miroirs.
5. Les reflets des camions dans l’eau des nids sont plus beaux que les camions.
6. L’intérieur de mon bureau est moins étouffant.
7. La glace sur le lac Ramsey est mouillée.
8. Je me trouve à cinq kilomètres de la bière dans mon réfrigérateur.
9. Cinq kilomètres sous la pluie, sans parapluie, c’est correct quand la destination est intérieure.
10. Je sais pu quoi dire.

... Proposé. Appuyé.


mardi 3 mars 2009

Petits arbustes sous toiles de jute

Chaque matin, en marchant vers l’arrêt d’autobus, je croise des enfants qui marchent vers l’école. Je ne sais pas si c’est le quartier ou la ville ou les pigeons ou l’air ou le soufre ou leur école ou… moi…, qui les rend si tristes, mais je n’ai aucun souvenir d’avoir autant regardé le sol en traînant avec grande peine mon corps avec mes jambes vers un soit disant lieu d’apprentissage et de culture (?)

Ces enfants ressemblent à des arbustes qu’on a couverts de jute pour l’hiver, et qui se transforment par magie en flore mobile, parce qu’il est mieux, décident-ils soudainement, de bouger un peu que d’être plantés là à mourir de froid.

Je leur ressemble aujourd’hui un peu, mais passé les 30 ans on a le droit, il me semble, de se couvrir de toile sans percer de trous d yeux un jour sur deux. De croiser chaque jour des bouts humains dépressifs qui mesurent sous les 4 pieds, c’est signe que l’espoir, ben, raccourcit puis pas juste un petit brin.

C'est pas con des enfants.

mardi 24 février 2009

L'esprit de quartier est surévalué

Il n’y a plus d’épicerie dans mon quartier. Je marcherai plus loin, c’est tout. Je mangerai un morceau de gâteau du plus, question d’avoir la force nécessaire pour traîner pendant un peu plus longtemps, sur mon dos et au bout des bras, mes sacs de nourriture.

Il n’y a plus d’épicerie dans mon quartier. Y a franchement jamais eu grand-chose dans mon quartier sudburois qui puisse encourager, stimuler, faire croître la piétonnerie.

Mais bon, je ne me plains pas. Marcher plus loin, contourner, monter, traverser, ça garde en forme, ça renforce, ça donne du temps, ça calme les nerfs, ça fait fuir.

Y a pas grand-chose franchement qui puisse me décourager. Vous avez beau me les enlever, les quelques nécessités à portée de pas, vous ne me forcez qu’à marcher plus loin, et je n’y trouve rien de bien effrayant.

mardi 13 janvier 2009

Tomber dans l'amusement

Lors des derniers mois, je n’ai fait que des choses que j’aime pour voir ce que ça allait donner. Écrire égoïstement, sans but ni cause noble, bloguer, raconter n’importe quoi, lire des livres qui ne changent rien à la vie, surligner les beaux passages qui ne changent rien à la vie, marcher au bord du lac, dans les rues, la neige, la sloche, la glace, perdre l’équilibre sur un coin sans tomber, croire aux miracles, aller au cinéma l’après-midi, à la pharmacie l’avant-midi, étirer le café du matin jusqu’à midi, danser en bas glissant sur le plancher de bois franc, faire le ménage des vieux vêtements, essayer une vieille paire de jeans, circa 1994, qui ne fait plus, la replier en se disant que l’année prochaine…, écrire des lettres familières à un étranger, fumer même si on a lâché.

Dormir. J’aime bien dormir.

Lors des derniers mois, je me suis laissée emporter par mon amour du banal, de la lenteur, du rien, du sans substance. Et j’ai pris du retard. Du retard sur les promesses faites en dépit des désirs, les obligations que l’on s’impose parce que les autres ont cette image de nous et qu’elle ressemble à de la crédibilité. J’ai pris du retard sur tout ce que je fais semblant d’aimer avec passion.

Maintenant, je me rattrape et c’est plat, plat, blah.

Donnez-moi une semaine et je retombe dans l’amusement sulfureux à pleine planche.

Bonne année 2009 ! (Briser des promesses, c'est ma résolution. C'est maintenant fait)

jeudi 27 novembre 2008

Deux oeufs, bacon, café et minijupe

Suggestions d’activités pour le weekend :

1. Faire son lavage au Kathleen Wash and Dry en mangeant un Bacon & Eggs.
2. Se faire couper les cheveux chez une madame qui opère son salon dans sa cuisine dans le Moulin-à-fleur.
3. Prendre l’autobus aller-retour Sudbury/Chelmsford.
4. Boire un café au Tim Hortons au centre-ville de
Sudbury.
5. Marcher en minijupe le dimanche matin sur la Elgin.

mardi 25 novembre 2008

Ville « juste-milieu »

Je suis confortable ici. Mon temps, ma tête et mon cœur respirent sans étouffer, vivent bien avec leur pluralité. J’erre dans les rues en sauvage, en citoyenne moyenne, en poète, en puritaine, en épicurienne, selon le jour ou l’heure du jour, selon la question, l’espoir ou le tourment qui trotte dans le gris de mon esprit. Je suis village et ville, clocher et voyage, perron et café shop, anglaise et fière, indomptée et soumise, et l’on se fout de mes incohérences sans jamais me laisser tout à fait tranquille. C’est parfait.

lundi 10 novembre 2008

Bad Piétonne Story

Ça fait plus d’un an que je vis sans voiture. Contrairement à la croyance générale, ce n’est pas par soucie pour l’environnement que je me suis séparée de mon auto. Je pense rarement à la durabilité, trop souvent à ma courte durée.

J’ai appris avec les années que l’image que j’ai de moi ne correspond pas du tout à l’image que je projette. À vous entendre parler, j’ai l’impression d’être une bonne personne.

Je me promène à pieds et en bus dans Sudbury parce que je déteste conduire et je le fais très mal. Vous avez une bonne chance de mourir avec moi au volant, une meilleure chance qu’en avion, je pense.

Je déteste aussi conduire parce que j’ai toujours haï qu’on me désigne conductrice responsable. Je suis incapable de dire non et ça me fait carrément chier les soirées sans alcool.

Je déteste conduire parce que j’aime manger. Sans auto, je mange beaucoup et je n’engraisse pas parce que la bouffe que je mange, je la traîne sur mon dos avant.

J’aime ne pas conduire parce que je dépense moins sur des choses qui ne m’apportent aucune satisfaction. C’est très plate consommer de l’essence et des assurances. Je me suis achetée des bottes rouges à Montréal (ça, c’est excitant) et me suis justifiée leur prix déraisonnable par l’importance nouvelle qu’occupent mes pieds dans ma vie et les litres d’essence qui n’en font plus partie.

J’aime ne pas conduire parce que j’ai une bonne excuse maintenant pour ne pas aller souper chez X les dimanches soirs. L'autobus de ville ne se rend malheureusement pas dans son monde périphérique après 17 h les weekends, et non, je ne veux pas que tu me ramènes. Ça pollue, les autos.

lundi 18 août 2008

Mon truc à moi pour affronter la peur

Il n’y a rien de plus stressant que de marcher au bord du chemin du lac Ramsey qui relie l’Université Laurentienne (dans le bois) à Sudbury (dans le bois).

Pour ceux qui ne l’ont jamais fait, vous ne pouvez pas comprendre.

On a l’impression de voir sa mort nous sauter dessus et nous serrer le cou tellement fort qu’on finit bleu comme un raisin noir du Niagara sur le bord d’une route où y a des ours. Pis c’t’impression là, à t’frappe chaque 5 secondes!

Ok. J’exagère, mais à peine.

Vous me demandez donc pourquoi entreprends-j’ cette marche quotidienne si j’ai si peur de laisser des traces de peau humaine sur le pare-choc d’un Hummer qui roule sur un chemin de campagne comme si c'était une autoroute allemande?

a) Je veux mourir?
b) J’ai le goût du risque?
c) Je veux faire les nouvelles (avant ou après ma mort, peu m’importe)?
d) J’aime marcher, mesurer le temps que ça prend pour se rendre du point X au point Y. S’il est trop court, j’ai peut-être manqué quelque chose en route?

Mon truc à moi pour affronter ma peur, et je vous le conseille tous, c’est de ne pas l’affronter justement. Au lieu de faire face à la circulation (ce qu’on est censé faire semble-t-il), je marche dans le même sens qu'elle. Je regarde le paysage. C’est très soulageant de ne me pas savoir comment on va mourir.

Un casque à bicycle, ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée non plus.