jeudi 25 septembre 2008

Du vent et du baloney

La guerre des villes, c’est comme la guerre des sexes. Les filles contre les gars. Gatineau contre Montréal. Québec contre Sherbrooke. Hearst contre Kapuskasing. Sudbury contre… toutes les autres.

Les petits se mesurent aux grands en essayant de battre des records, n’importe lesquels, de la plus grande cheminée au plus poilu des trous de cul de la planète, pourvu qu’on le batte puis qu’on le garde, puis qu’on s’en vante bien comme il faut.

Les grandes villes se mesurent aux petites en se foutant complètement de leurs quêtes de la prochaine des plus absurdes grandeurs, parce qu’elles sont déjà grandes, elles. Ça fait longtemps qu’elles ne mangent plus de baloney.

Les petites communautés tentent de convaincre et convaincre et convaincre les grandes qu’elles valent quelque chose, parce que tout le monde veut être quelqu’un, but convincing people is hard, man!, quand ils sont déjà convaincus, puis que plus personne ne doute de rien. C’est épuisant, le doute.

La guerre des villes, c’est comme la guerre des sexes : un jeu, c’est tout. Les petits veulent être grands et les grands, ben, veulent rester grands. Puis la meilleure façon de s’en assurer, c’est de laisser passer les élans des autres comme du vent.

3 commentaires:

  1. "Qu'est-ce qu'on mange pour dîner, Pa"? "Du baloney et du popcorn", avait-il l'habitude de répondre, pour nous faire rire. Proust peut bien garder ses madeleines. Moi, j'ai mon baloney. Avec des oeufs, des toasts et des patates fricassées. Sans oublier le ketchup Heinz, à l'époque ou il n'était disponible que dans des bouteilles de verre. Une véritable poésie du cholestérol.

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  2. Ah oui! Cete fameuse volonté de puissance. Reste néanmoins que c'est à partir du moment qu'on se dégage de son emprise qu'on parvient à rassembler toutes nos forces. L'obsession qui consiste à vouloir triompher en fonction des règles du jeu de l'autre nous fait perdre une bonne partie de nos moyens. Car, tu sais, tant qu'on joue selon mes règles, c'est toujours moi qui gagne.

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  3. Hmmm... Du baloney et du popcorn. Un peu de crunchy dans le mou, j'adore! ;)

    Très d'accord. Dès qu'on arrête de jouer contre l'autre en continuant de faire, on gagne beaucoup plus que la une dans un hebdo.

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