lundi 8 septembre 2008

Le train, le clou et le marteau

La nuit, les trains passent au triage. L’impact ferreux des wagons démaillés puis repoussés fait trembler la maison. Les clous sortent de partout.

Chaque nuit, en me traînant nu-pieds vers les toilettes, je me fends l’orteil sur une tête qui dépasse du plancher de bois franc.

Chaque fois, je dis ça y est, je l’arrache, ce clou, je le repousse dedans son plancher, puis non, à demain, je suis trop fatiguée.

Le matin, je songe au marteau qu’on m’a piqué, au nouveau que je devrais, que je dois, que j’aurais dû acheter il y a huit mois, puis non, à quoi ça sert, je n’ai qu’à faire attention la prochaine fois.

2 commentaires:

  1. J’aimerais pouvoir croire que ce train transporte des passagers, pas juste des marchandises. Ceux qui attendent plutôt midi pour spiker leur café et manger une saucisse dans le vinaigre pourraient s’y retrouver. On part sans savoir ờu on va ou quand on reviendra. Balade bienheureuse en partance du Sudbury des impressions.

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  2. J'ai l'impressions, cher anonyme, que les passagers, ici, choisissent plutôt de sauter devant le train, faute d'horaires qui ont de l'allure.

    Ça, c'est ce qu'on appelle partir sans savoir où on va ou quand on reviendra.

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