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dimanche 5 octobre 2008

Bob Dylan n'est pas encore en ville, mais...

Il se passe quelque chose. Le centre-ville de Sudbury fourmillait de monde hier après-midi et Bob Dylan n’est pas encore en ville.

J’ai déposé mon livre à la pharmacie, puis traversé la rue, pour voir ce qu’il y avait comme bottes de marcheuse au Army Surplus.

En sortant du magasin, je me suis arrêtée un moment, regard pointant le boulevard Paris pour observer un moment la ville. C’est une de mes vues préférées. On y sent le cratère et on ne doute plus de la théorie cataclysmique à l’origine de la minière. C’est plus beau à l’aurore ou à l’aube, comme la plupart des choses dans ce monde, d’ailleurs.

Arrêt à la librairie obligée, pour le deuxième tome de Millénium.

Il se passe quelque chose, je vous dis.

Je ne lis pratiquement jamais de romans policiers et Stieg Larsson a eu raison de mes nuits cette semaine. C’est peut-être parce que je peux acheter des livres sur un coup de tête que je me permets des polars en à-côté.

La Fromagerie Elgin était pleine à craquer. J’avais du mal à voir les fromages. Dans un coin, une petite fille, française, à la bette beurrée, dégustait goulûment un croissant au chocolat, puis un deuxième, que sa mère lui a offert sans hésiter.

Dans un autre coin, la cinéaste amérindienne Darlene Naponse, et sa directrice de production Mercedes Cuerto, discutait, sans doute du film qu’elles s’apprêtent à réaliser, Every Emotion Costs, et qui a obtenu près d’un million en financement.

T.A.G. and Film, galerie d’art contemporain, où l’on peut aussi louer des films « foreign », s’installe dans l’espace de la Fromagerie. Le propriétaire est à Toronto, me dit-on. Il magasine d’autres films. Il rouvrira le 14 octobre.

Il se passe quelque chose dans la minière. On me le dit parfois. Je veux y croire et j’ai du mal à y croire, allez savoir pourquoi. Hier, jai senti le shift, comme l’hiver qui s’approche. J’étais touriste dans ma ville, dépaysée dans mon centre-ville « saucisse dans le vinaigre ».

Je suis retournée chez moi le cœur pimpant, pimpant, pimpant. Et je suis ressortie.

mardi 16 septembre 2008

Cinéfest Sudbury, chapeau de poil et p'tits vieux qui fument

Je vais rarement voir les films Gala à Cinéfest Sudbury, le Festival international du film. Pas parce que la sélection ne me plaît pas. Parce que je n’éprouve pas de sympathie particulière pour les formules « spectacle suivi de réception ». Je suis beaucoup trop solitaire et « interne » pour me retrouver parmi des centaines de cinéphiles qui picolent après avoir vécu deux heures de ma vie dans l’univers d’un autre. J’ai ce besoin malsain de converser avec moi-même et mes amis imaginaires avant de répondre à la fameuse question que me posent mes amis en chair et en os après un événement culturel : « T’as trouvé ça comment? »

Ma mère dirait que je suis sauvage. Si je pouvais seulement me débarrasser de ma peur des ours, je m’installerais dans une petite cabane en bois rond dans le fin fond des bois, avec mes bottes de peau de castor, mes collants mauves – 30 degrés Celsius, mon chapeau de vison à l’arrière-grand-mère, et mon arc et mes flèches MEC. Je deviendrais ainsi la deuxième femme de la lignée familiale à tasser dans un coin la civilisation, après Émilie, première femme pionnière du Yukon. Ou la quatrième? La cinquième? Bof, après toutes celles qu'on a shippé dans le nord ontarien sur le bord de la 11, au début du XXe.

Bref, revenons au cinéma! Je me suis permise, hier soir, une folle dépense (frugale que je suis!): un billet de Gala à 20 $ pour n’aller voir que le film! Celui du Britannique Mike Leigh, Happy-Go-Lucky. Pas de regrets pour trois raisons :

1) L’exubérante garde-robe de Poppy, la joyeuse première, belle à l’anglaise (que j’aime les Britanniques pour ça. Ils trouvent la beauté féminine dans l’unique, pas dans le plastique).
2) La scène sous le pont qui m’a donné envie d’oublier ma langue pour en inventer une à moi toute seule.
3) Le groupe de p’tits vieux ricaneux, assis à côté de moi. Ils m’on donné le goût de faire avancer le temps, de filer vers la soixantaine pour (ré) agir comme une enfant en foule adulte. Voici un court extrait de conversation entre l’un d’entre eux et moi (pour vous donner une idée) :

P’tit vieux (en ricanant): Don’t mind my friend.
Suflureuse (en ricanant, elle aussi) : Oh! I really don’t mind.
P’tit vieux (sérieux) : He smoked tonight.
Sulfureuse (sérieuse) : Oh!
P’tit vieux (sérieux) : Oh, no! Not pot. Cigarettes. They are very dangerous, you know.
P’tit vieux, ses copains et Sulfureuse: fou rire général
Foule (tournant ses trois cents paires d’yeux vers nous) : shhhhhhhhhhhhhhhhht!