mercredi 11 novembre 2009

Le boeuf en papier mâché et la parade du Père Noel

Il était une fois un bœuf en papier mâché qui rêvait depuis sa tendre enfance de participer dans un défilé du Père Noel. En poursuite de son rêve, il avait parcouru toutes les villes du Canada, de Saint-Jean, à l’extrême est, à Vancouver, à l’ouest extrême, pour trouver un chef de défilé du Père Noel qui lui dirait : « oui, tu peux l'être dans not’ parade, mon beau boeuf »!

Mais jamais, non jamais!, ne lui avait-on répondu oui! à ce pauvre bovin.

«T'es faite en papier mâché, tabarouette. Tu vas fondres sous not' belle neige!»

Tout débobiné, après des décennies de refus, de faillite et de perte de confiance en soi, le boeuf s'en alla se réfugier au milieu, à Sudbury, pour se cacher. Là, au moins, il pourrait brouter du vide pour bien remplir son gros coeur, vide, lui aussi.

Mais un bon jour, en trottant tristement sur la Elgin, après avoir consommé une bière, ou deux, ou trois, le boeuf rencontra une gang d'artistes qui, eux aussi, avaient connu une soirée bien arrosée.

« Aye! Que cé qu'tu fais icitte toé mon gros boeuf ?»

« Bah... Rien...»

« Ben, si tu fais rien, tu pourrais te joindre à nous pour la parade du Père Noel. On n'a pas de chariot! Un boeuf, ça va faire l'affaire!»

« Mais, je vais fondre sous vot' belle neige? Chu faite en papier mâché.»

« Pas grave, on peut te r'coller après, nous autres. On est bon là dedans!»

Après tant d'années de voyageage, de peine et de chagrin et de misère d'adulte, le petit coeur d'enfant du boeuf en papier mâché se rallumait. Il allait enfin vivre son plus grand rêve dans le défilé du Père Noel de Sudbury.

Pour accompagner le boeuf dans sa plus grande aventure à vie, cliquez ici.

mardi 10 novembre 2009

Trop de bouette sur le béton

On se laisse inspirer par qui, par quoi, quand, comment ? On s’inspire de qui, de quoi, et quand, pourquoi ? Comment on chasse le vide ? Comble l’absence ? Remplit le trou ? Écrit autre chose que de l’air ?

Y a trop de vert sur la roche. Trop de bouette sur le béton. Ça empêche les frissons de voyager jusqu’à mon corps. Ça bloque mon cœur. Ça remplit ma tête de gouttelettes tellement minuscules qu’elles s’évaporent avant même d’exister, faute de substance ou de folie.

mercredi 28 octobre 2009

Un peu de soleil pour sécher un souvenir humide

Le matin brumeux s’est décomposé dans ma tête. Il y a maintenant un peu de soleil qui sèche l’humidité du souvenir. J’ai l’impression aujourd’hui de trouver un peu de pureté sur la ligne entre le rêve et la réalité, un peu d’espoir entre l’erreur et les terres oubliés. Je n’ai plus le goût d’utiliser des moyens pour en arriver à une fin. Je moyenne pour moyenner. C'est bien assez.

lundi 26 octobre 2009

678 jours de pluie

Je l’aime ma ville, même lorsqu’il pleut dessus 678 jours par année.

J’aime marcher dans Sudbury sous un parapluie, ne pas tout à fait voir devant, fixer le sol, pas les gens.

Je l’aime ma ville parce qu’elle est triste souvent. J’ai le goût de la prendre dans mes bras, la réconforter, lui dire que ce n’est pas vrai qu’elle vaut moins qu’une autre, lui faire croire que le ciel existe.

Je l’aime ma ville même si elle ne se lève qu’à la défense de ses routes, jamais de ses idées, même si elle refuse de voir l’avenir, juste aujourd’hui.

Je l’aime ma ville, parce qu’elle ne se croit pas faite pour durer.

samedi 24 octobre 2009

Un champignon dans l'arbre

Les coureurs du samedi passent au ralentit devant la maison et se demandent pourquoi je suis dehors, plantée, à regarder l'arbre pourrir et les champignons fleurir. Leur course ne veut plus rien dire.